Geek Girl: l’occasion ratée de créer une représentation cool d’une femme autiste.

Récemment, j’ai regardé la série Geek Girl, sur Netflix, adapté du roman du même nom, écrit par Holly Smale.

L’intrigue est vraiment très banale: une jeune femme (Harriet) se fait harceler au lycée, et elle décide de changer sa vie. Boom, elle devient mannequin un peu par magie, boom elle fait un makeover et tout le monde se rend compte qu’elle est trop belle, boom elle rencontre un mec beau et famous et devient (plus ou moins) populaire.

“Ding dong darling!” Comme dirait Val Garland, (si tu regardes Glow Up tu connais) qui apparait dans la série.

Super banal tout ça, et en même temps, pourquoi pas! Il y a zéro prise de tête, je retrouve les émotions confortables des romans pour ados que je dévorais à 12 ans. Tout ce qu’il me fallait dans cette période difficile.

SAUF QUE: la personnage principale est clairement autiste. Eeeet ce n’est pas juste moi qui pose des diag à toustes les personnes que je croise, tous les signes sont affichés: Harriet porte un casque anti bruit, elle a des intérêts spécifiques, elle ne comprend pas le sarcasme, elle a du mal à lire les interactions sociales, elle est rapidement surstimulée etc..

On pourrait se dire que c’est plutôt cool, pour une fois d’avoir une représentation d’une femme autiste. Ça change des mecs forts en maths qui aiment les pingouins.

Mais, ça m’a un peu mis en colère, parce que, bien qu’elle ait moultes symptômes, il n’est jamais clairement dit qu’elle a un TSA. Elle est juste décrite comme “différente”. Et franchement, ça me soule x1000.

On a besoin de réelles représentations pour qu’il y ait moins de préjugés et d’ignorance, on a besoin d’exister ouvertement dans l’espace public. Expliquer clairement que Harriet est autiste, permettrait à de nombreuses personnes de rencontrer un aspect du TSA qui est peu connu, et donc de mieux nous faire une place dans la société.

Et puis, on veut des personnages autistes dans des histoires où l’autisme n’est pas central! Des meufs autistes qui vont se battre contre des méchants, des personnes autistes qui partent faire des découvertes archéologiques incroyables, des gens autistes qui se battent pour devenir sportif·ves de haut niveau!

L’autisme est très présent dans nos vies, parce qu’il fait partie de nous, de nos identités, maiiiis notre monde ne tourne pas autour de ça.

Je pense que le personnage de Toby est également neurodivergent, sans que ça soit précisé. D’ailleurs, Harriet, sa meilleure amie Nat et Toby forment rapidement un petit groupe qui se soutien. Ça reste assez chouette de voir des personnages neuroA qui soient des artistes, pour sortir de la caricature vue et revue du scientifique cartésien medecin/matheux/biologiste. Figure toi qu’on a pas toustes une mémoire edéitique (ou photographique), et qu’on ne peut pas toustes faire des super calcul de tête. Personnellement je suis même dyscalculique!

Toutefois, comme à chaque fois que je regarde une série/un film avec des personnes neuroA, j’ai un gout amer en bouche. Ces personnages sont souvent harcelé·es, parce qu’en décalage, étranges, et pourtant le public va les apprécier, voir s’identifier à elleux.

Alors que, dans la vraie vie, quand on est en décalage et un peu étrange, les gens ont plutôt tendance à nous mettre à l’écart, voir à se positionner dans la case des harceleur·euse. Pourquoi est ce que nous, les personnes neuroA, on est plus apprécié·es dans les histoires que dans la réalité?

Et toi, qu’est ce que tu as pensé de cette série?

Suivant
Suivant

Pourquoi j’ai choisi d’utiliser l’écriture inclusive?